Paroles de Parents
A 20 ans,
Germain n’avait plus sa place à l’IRP où il était
resté plus de 7 ans. Il avait fait des stages assez satisfaisants en
ESAT et pratiqué positivement l’internat quelques nuits par semaine.
Pourtant, à 20 ans Germain n’était pas mûr. Les stages
étaient des épreuves, chaque matin il comptait le nombre de jours
qu’il lui restait à faire. Quant à quitter le domicile des
parents pour vivre chez lui, il éludait la question et si on insistait,
ce serait pour plus tard, beaucoup plus tard, peut-être…
Germain était soulagé de rentrer à l’Ad’Appro.
Il y retrouvait des copains, il se sentait rassuré, instinctivement il
savait qu’on lui laisserait le temps de trouver sa voie. Il y rentrait
pour 3 ans et il savait qu’on pouvait prolonger son séjour en cas
de besoin.
Curieusement, c’est ce désir de prolonger l’adolescence et
l’insouciance qui l’a motivé à prendre le téléphone
pour demander au directeur de Ad’Appro de bien vouloir l’accepter.
La première magie opérait.
Son contrat d’aide, nous savions qu’il existait, mais ce qu’il
contenait et sa date de signature, nous ne l’avons jamais su ! : deuxième
magie ?
Stimulé par l’exemple de copains, il s’est lancé dans
l’aventure du SAVS, où il a vite compris ses capacités.
Puis ce fut le choix de l’ESAT.
Après 2 ans d’Ad’Appro, Germain a appris à vivre chez
lui et il a obtenu un poste en ESAT. Il sait communiquer en adulte avec les
personnes qui peuvent l’aider. Il a son cercle d’amis, il fait du
sport, gère ses loisirs.
Il lui reste beaucoup de choses à découvrir, à apprendre
et à vivre.
Avoir un enfant en difficultés
induit toutes sortes d’interactions :
Une fois accepté le fait qu’il ne sait pas tout faire comme les
autres, comment savoir où sont ses limites ? Jusqu’où on
peut aller ?
Devant la lenteur de ses acquisitions, nous souhaitons intervenir plus longtemps
dans son éducation avec souvent cet espoir tenace du « déclic
» que nous ne voudrions surtout pas rater.
Mais les échéances arrivent inéluctablement, avec la puberté,
le désir d’amis et d’activités de son age, la personnalité
qui se forge, le désir de dignité et de respect.
Et là, on se rend compte que beaucoup de nos interventions, nos peurs
entraînant souvent trop de protection, maintiennent notre fils ou notre
fille dans la dépendance, la « staticité », l’
« inexpression », si ce n’est dans la révolte.
Le milieu protégé de l’Ad’Appro a permis à Germain d’aller au bout de lui-même et de faire des choix durables et viables. Ce fut un tremplin où il a appris à se découvrir et à se confronter à la vie sans nous.
Merci à toute l’équipe.
Alexandre,
Depuis l’âge de 8 ans Alexandre a dû changer, en commençant
par un hôpital de jour en alternance, au moins 4 fois d’établissements.
Ce qui implique à chaque changement à gérer, les angoisses,
les peurs, le refus, une nouvelle adaptation, changer de camarades, bref, beaucoup
de pression, avec en plus des attentes de parents qui sont parfois rejetées,
et là commence « le parcours du combattant ».
En tant que parents nous nous sentons souvent seuls, avec nous aussi nos angoisses
à affronter.
Mais après insistance et dialogue, (et surtout en attente de place),
Alexandre a pu intégrer l’AD’APRO, peut être au bon
moment, je ne sais pas, mais il a su gérer avec l’équipe
tout un tas de changements, que ce soit, dans sa vie personnel comme professionnel.
Effectivement, notre cellule familiale a été « coupée
», par mon départ pour la Martinique, le départ de ses frères
quelques mois après, la mutation de son père, etc…, mais
grâce à l’équipe, nous avons pu préparer Alexandre
à tous ces changements, avant mon départ, en mettant entre autres
la mise en place d’un compte MSN, afin de dialoguer toutes les semaines
ensemble.
Je ne vous cache pas que l’enjeu été gros, savoir si Alexandre
aller pouvoir gérer tous ces changements, est ce que çà
n’allait pas faire l’effet inverse ! Et là, Alexandre a fait
face à la situation, se sentant épaulé par l’équipe,
il s’est accroché et a commencé à vouloir nous demander
son indépendance. A ce moment là, le dialogue entre l’équipe
et nous même a été resserré, en se posant les réels
questions, Alexandre était-il prêt à vivre seul dans un
appartement ?
Oui, sa demande été insistante, alors, nous avons pris la décision,
tous ça en accord avec l’équipe de monter ce nouveau projet
en plus de son projet en ESAT.
Malgré, nos peurs, il ne nous a pas fait mentir, il a maintenant son
indépendance, et son appartement. Son projet d’aller en ESAT a
aussi abouti, mais il faut savoir que tout ça n’aurait pu être
possible sans une complicité avec l’équipe, et un super
travail de toute l’association.
Maintenant Alexandre va vivre sa vie, et je tiens à remercier, Mr BEAUCHÈ
et son équipe, de nous avoir écoutés, d’avoir cru
en Alexandre, d’avoir pu faire aboutir son projet en ESAT, pour avoir
été acteur et solidaire des différentes étapes de
sa vie, merci aux éducateurs, personnel administratif, et toutes les
autres personnes qu’on ne voit pas, mais qui sont aussi présents
pour le bon fonctionnement de la structure, un gros merci à Richard son
éducateur référent, merci pour ce magnifique voyage à
Londres à l’occasion des jeux Para Olympiques (un souvenir inoubliable
pour Alexandre et moi-même), et un grand merci pour votre professionnalisme.
Je m’adresse aux parents dans la même situation, ne baisser jamais
les bras, même si parfois l’envie est là, soyez patients
et acteurs des projets mis en place, soutenez les et surtout gardez confiance
et espoir.
Je suis très émue après ces quelques années passées
ensemble de vous dire au revoir, mais ce n’est qu’un au revoir,
un grand MERCI au nom d’Alexandre et de moi-même.
Stéphanie, maman d’Alexandre.
Alexandre
Bonjour monsieur Beauché,
Je voulais vous remercier vous et toute l'equipe de l'Addapro, ainsi que les personnes du SAVS pour l'accompagnement de mon fils Alexandre pendant ces 3 années .L'Addapro a permis à Alexandre d'évoluer au dela de mes et de ses esperances.Le projet à abouti à une certaine autonomie et independance .Ce qui etait loin d'etre gagné quand il est sorti de l'IME ; l'Addapro a cru en lui et lui à fait confiance.Le constat est simple,aujourd'hui Alexandre est entré en ESAT debut decembre,a un logement seul mais adapté sur Bordeaux depuis le mois de Mai.Je vais me repeter, mais la prise en compte de l'accompagnement des educateurs avec un projet bien determiné à porté ces fruits,avec en plus un voyage à Londres inoubiliable qui restera gravé dans sa mémoire.Merci encore au président, à Richard,Muriel, Capucine,.... vous meme et toute l'equipe (desolé pour ceux que j'oublie). Pour revenir en arriere et pour encourager les parents, rien n'est jamais perdu, il faut garder espoir et tout faire meme si la route est longue et sinueuse.
Malgré de longues errances ,de questionnement,d'injustice,de decouragement, etc......Alexandre à enfin trouvé une place dans la société. Le plus important ,c'est qu'il s'y trouve bien et qu'il continue à évoluer selon ses inspirations. Quelle aurait été son avenir sans l'association, ????? Encore merci et continuez dans cette voie .
Cordialement
Frederic